la multitude, mai 2006-février 2007
le cahier blanc
Aurélien Delsaux
la multitude, mai 2006-février 2007
Titan supplicié, je te salue
- sans que ma révérence soit soumission
merci à toi pour le don du feu externe, et merci à toi
d’en avoir réglé l’addition
en la malédiction
des dieux
je ne dis pas Zeus est un salaud
je dis il est dieu, voilà tout, et je dis
Prométhée héros
Titan supplicié, je te salue
- car tu fus brave et généreux comme un mortel
mais je laisse vers toi gravir une question :
tes héritiers, les reconnais-tu ?
n’ont-ils usé de ton feu sacré pour se brûler la raison ?
n’ont-ils usé de ton feu sacré pour perdre sens et mesure
- et la chantante modération ?
vois, ces disharmonieux qui se réclament de toi
- supplice pire que la dévoration du foie :
vois la dévoration de ta mémoire
et de ton nom
supplicié zénithal, je te salue, en la pensée de midi,
en ton sommet lié pour ne pas choir dans l’abîme double
que ton chant, Prométhée, monte encore et culmine en nos cœurs :
j’ai volé le nécessaire - lumière lumière lumière
sans effacer la nuit
ce n’était rien de trop - rien de trop
l’ingratitude m’a payé de son fruit - lumière, lumière
haut, noir et lourd mystère
ce n’était rien de trop - rien de trop
le meurtre et l'innocence, janvier 2005
la pluie, décembre 2006
la stérilité, juin 2005