il est des lumières
qui ne surgissent
qu’avec la
foudre
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le cahier blanc
Aurélien Delsaux
il est des lumières
qui ne surgissent
qu’avec la
foudre
et maintenant, poétesse Poésie, cela suffit, plus de mensonges, assez de dire et dire encore un monde qui ne demande plus qu’à être vu, léché par nos pupilles,
qui ne fait que sa montre sur tous les écrans – plats comme des trottoirs de
nous sommes sans voix dans la barbarie et le viol tranquille et permanent de tout ce qui est beau et pur, de la chair sainte :
l’on crache sur l’honneur d’être homme et sur l’honneur de l’honneur, la parole est cadavre, l’on se déguise et l’on s’amuse sans cesse de ses oripeaux
- lors, que ferons-nous, dites, frères ?
car dans les cris, qui entendrait notre amour ? puisse donc le silence se faire lutte et toi, folle beauté, soit notre arme :
retournons à la guerre ; non de gaîté de cœur et la fleur au fusil, la bouche pleine de slogans – mais simplement, allons, parce qu’il le faut,
et parce qu’on ne choisit pas son ennemi quand il nous a choisis, déjà
allons, sans nous réjouir du combat. mais que le combat, lui-même, soit la joie
- lors, que ferons-nous, dites, frères ?
la guerre, donc
elle se composera de plusieurs actes – acte I : ne plus jouer la comédie : nous avons froid réellement, de ce froid qui, dans la mort de toute chose, est notre présent mais
nous sommes vivants
acte II : vivre, acte III : vivre, acte IV : vivre, acte V : vivre
- lors, que ferons-nous dites, frères ?
je dis : à nous deux, la vie vraie
que les ânes gardent la lyre à la patte, nous nous sommes jà entaillés la poitrine pour loger la musique entière
- lors, que ferons-nous, dites, frères ?
je dis : nous chanterons - voici que nous venons vous annoncer une grande nouvelle : la réalité
la réalité trois fois sainte et simple, la magnifique
voici que nous vous annonçons la révolution très ancienne et le retour à l’ordre du grand univers
NON JAM DICERE : FACERE
au-delà, (toiles superposées - huile, feu, or) juin 2006
ô les cœurs aveugles dans les ténèbres voraces !
et comment se consoler de ce manque de lumière ?
- non ! ne te console pas, ne console personne,
pour ce qu’il n’est pas de consolation.
Mais cherche la langue de la douleur.
ces visages de glaise ne dirent pas tout
du souffle qui les traversa le premier matin
ils ne dirent rien
ce faisant, ils passaient leur vie
ajustant cette corde d’oubli
à leur cou