22 mai 2008
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ô soleil ô vent ô mon ombre
ô fleurs et fruits sans nombre
disparaître il faut
ce soir, demain
c'est la belle saison
puis c'est l'été
c'est la fin
laissant croître l'herbe
délaissant la faux
là mon oubli
là ma joie, mon chagrin
là ma faute
maintenant: se perdre
se perdre il est temps
dans les herbes
l'herbe haute
9 novembre 2007
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BAUCIS
Un prodige, la chose est claire;
Mais qui fait toujours mon tourment,
Car il y eut dans cette affaire
Beaucoup de louche, assurément.
PHILEMON
En lui concédant le rivage,
L'empereur est-il à blâmer?
Un héraut vint le proclamer
Sonnant la trompe à son passage.
Ils se sont d'abord installés
Là-bas, sur la dune prochaine;
Tentes, huttes, puis, dans la plaine,
Bientôt s'édifie un palais.
BAUCIS
Le jour, les valets se bousculent,
Pelles, pioches volent en vain;
La nuit, des flammèches circulent,
La digue est là le lendemain.
Le sang des victimes ruisselle,
Des plaintes sonnent dans la nuit,
Vers la mer la flamme étincelle,
Au jour un canal est construit.
L'homme est sans dieu; il voudrait prendre
Notre cabane, notre bois.
C'est un bon voisin, à l'entendre;
Pourtant, il faut subir ses lois.
PHILEMON
Mais il nous offre une fortune,
Un bien sur les terrains nouveaux.
BAUCIS
Non ! reste fidèle à ta dune,
Ne crois pas au pays des eaux.
PHILEMON
Allons à la chapelle proche
Voir du soleil l'ultime adieu.
Prions, faisons tinter la cloche
Et fions-nous à l'ancien Dieu.
Goethe, Faust II, acte V, En plein air; traduction de Jean Malaplate, éditions Flammarion, 1984.
30 octobre 2007
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Published by Aurélien Delsaux
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dans
peintures dessins machins trucs
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"L'Eglise catholique eut alors peur qu'on associât messe et théâtre, et qu'on crût que la messe n'était que théâtre.
Si la confusion a toujours été possible, la peur, elle, est infondée : c'est le théâtre qui est messe."
Elie de Lansuraux, Célébration de l'humaine présence, éditions du Pain, 1923.
7 octobre 2007
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"Ce que vous savez peut-être mal c'est à quel point vous êtes un besoin pour ceux qui vous aiment et, qui sans vous, ne vaudraient pas grand-chose. Je parle d'abord pour
moi qui ne me suis jamais résigné à voir la vie perdre de son sens, et de son sang. A vrai dire, c'est le seul visage que j'aie jamais connu à la souffrance. On parle de la douleur de
vivre. Mais ce n'est pas vrai, c'est la douleur de ne pas vivre qu'il faut dire. Et comment vivre dans ce monde d'ombres?"
Albert Camus à René Char, lettre du 26 octobre 1951
Albert CAMUS-René CHAR, Correspondance 1946-1959, édition établie, présentée et annotée par Franck Planeille, NRF, Gallimard, 2007.