j’ai payé mes maladresses
sur ton dos d’une caresse
sur ta fesse d’un baiser
pour payer tes mauvais jours
la braise d’un mot d’amour
et je ne suis plus lésé
le cahier blanc
Aurélien Delsaux
j’ai payé mes maladresses
sur ton dos d’une caresse
sur ta fesse d’un baiser
pour payer tes mauvais jours
la braise d’un mot d’amour
et je ne suis plus lésé
vaste fenêtre de cette salle de fête
où pour célébrer les noces d’or nous mangeons
en chemin de printemps Margit a caressé
la très neuve douceur aux feuilles d’un vieux tremble
sur la colline souabe dort un vieux château
au mur figure un grand fossile de poisson
disparu dont la roche ocre à jamais figea
l’empreinte étrange d’une dernière nage
ce roi pour délivrer Jérusalem des Maures
et du péché son âme a pillé tué détruit
des voix sans méchanceté me font la légende
les souvenirs puissants des vieux amoureux
remontent fragilement de ma bonne enfance
francs rires larmes noires de mes Allemagnes
la vie les morts Danke ce poème d’Hellfried
la mer ici mugissait recouvrait ici
le paysage et ce monstre nageait ici
y a des millions d’années - L’IMMENSE AMOUR N’EST RIEN
me chante doux amer le vin blanc d’Esslingen
- UN NÉANT DANS LA BOUCHE ÉTERNELLE DU GOUFFRE
*
bats plus bas ne te tais pas cœur soûl cœur têtu
murmure jubile cœur fou dans sept fois sept
milliards d’années cette petite étoile double
soumettra grandes puissances terrassera
immenses monstres sept fois sept milliards de fois
une douceur de soie aux feuilles du vieil arbre
quand ils eurent 7 ans voilà trois ans j’ai lu
à Madeleine et Rodrigue tout un hiver
l’Odyssée aujourd’hui Valentin veut réclame
il a emprunté une version abrégée
pour lui je revogue je redis près du feu
Pénélope Télémaque Calypso Zeus
Antinoos Nausicaa Hermès Hélène
Bienveillante Athéna Poséidon terrible
oui je retrouve comme des amis fidèles
hommes et dieux constants dans l’amour ou la haine
et toi Ulysse ton histoire ton voyage
m’apprennent encore de nouvelles leçons
aujourd’hui lisant j’ai redécouvert les larmes
Télémaque pleure son père Ulysse pleure
sa patrie et les siens les héros ont des larmes
le vin est noir la mer immense il faut pleurer
et l’amour de Calypso caresses de femme
qui contre la méchanceté des dieux se dresse
enlace et protège et laisse pourtant partir
l'homme qu’elle aime qui pleure Ulyssse merci
rien n’a changé c’est la première fois l’exil
sur les mers la cruauté du sort la douceur
d’une île la fidélité le livre lit
tandis que je relis voilà trois milliers d’ans
pages qui se passent aujourd’hui en moi
nous étions entre gens qui mettent coudes sur la table
sans nous connaître ou à peine et pourtant
mêmes habitants d’un pays plus vaste qu’un pays
d’une langue qui est plus qu’un pays d’une langue ciel mer temps et monde
ce qu’il y avait d’incroyable c’est notre présence ronde
trois pour se dire enfants d’Abraham et bon jeu quatre dames de cœur
si l’on compte celle que toujours en moi je porte et comptons quatre rois
quatre possibles frères comptant celui qu’en moi toujours je porte
tous les six avons parlé parlé de tout comme en un café
resté éclairé tard dans partout la nuit comme presque en un repas
de famille sans chicane et chacun tenait parole et tout était libre
et nous avons bu plus de quatre bouteilles peut-être je ne sais plus
je ne compte pas le vin bouchonné mais seulement celui
de la fête la liberté en robe claire et bulles la deuxième
pour nos rires dans le tannin de la troisième la vérité
et la quatrième en nous elle coula comme
un vieux sang commun tout neuf