31 mai 2010
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le miroir.
parle-moi grand miroir au tain défait
grand miroir usé devant quoi je joue
ton cadre usé d’or faux et tes rayures
la poussière même et les traces qui te couvrent
et ce collier d’ombres tout me plaît devant toi
car tu me dis un reflet imparfait
qui est moi plus que toute image
qui me déformant m’abîmant me dit plus vrai
c’est pour toi d’abord que je crée mes personnages
Doña Sol Hernani et Rodrigue et Chimène
et je suis moi enfin quand ton reflet me nie
j’apprends l’être d’un autre et dis ses mots
par cœur heureux du rôle à naître
et de l’élargissement de mon cœur
miroir regarde-moi que je ne voie plus bien
qui je suis qui je deviens je salue
cette ombre inconnue ombre vivante ombre claire
je la salue et me demande où mène
la route qui reflète en mon miroir ma route
lumière écaillée danse d’ombres vie plus vraie
verse encor grand miroir au tain défait
dans mon salon les larges flots de nos secrets
Published by Aurélien Delsaux
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désenvoûtement du monde - mars 2010
29 mai 2010
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l’oracle.
devenir couleur des morts
a dit l'oracle
regarde je meurs droit et
rouge dit l'arbre
vois ce que balaie ma joie
hurle le vent
croire au-delà de l'automne
diront mes cendres
Published by Aurélien Delsaux
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désenvoûtement du monde - mars 2010
27 mai 2010
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bénédiction du Cyclope.
bénir le bourgeon
bénir la feuille morte
même plongeon dans
le regard du temps :
étoile d'œil
œil d'ogre
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désenvoûtement du monde - mars 2010
26 mai 2010
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l’adieu des innocents.
face à l’écrasante lumière
est-il pas à espérer rien
qu’à très bien clore nos paupières
midi prendra notre jardin
alors nous quitterons la terre
ce ne sera l’heure de rien
écrasante et très salutaire
voici la lumière qui vient
à l'aube douce qu’on enterre
que la lumière écrasera
celui-là qui trahit la terre
celui qui l’amour effaça
au crépuscule qu’on enterre
qui l’amour a défiguré
qui apprendra de l’éphémère
obscurité peine et durée
mais que midi soit notre gloire
notre seconde et notre vie
à midi vous ferez mémoire
du feu des innocents qui luit
face à l’écrasante lumière
est-il pas à espérer rien
qu’à très bien clore nos paupières
midi a pris notre jardin
Published by Aurélien Delsaux
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25 mai 2010
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avec Phédon.
- quand serons clones clones innombrables
ne crois pas que nous serons chairs éternelles
non, non – et sans passer à travers portes
serons spectres spectres toujours semblables
sans poids – légers, si légers ! – mais sans ailes
passant et repassant partout…
- où serons-nous ?
- dans la vie morte.
Published by Aurélien Delsaux
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