29 juillet 2010
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une serpente.
je sens
qu’une serpente
dans ma tête a éclos
serpente dans ma tête
un vert et beau chagrin rampe
un vieux remords ondule
mords ma cervelle
dévore-la, ma belle
grandis, et fais
en moi ta mue
ton mal a bon goût
et ton venin m’amuse
toi qui rêves de serrer mon cou
toi que mon cœur vivant tue
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désenvoûtement du monde - mars 2010
28 juillet 2010
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mes yeux mes yeux.
mes yeux mes yeux
étaient bien secs
le tonnerre éclata
je ne vis pas avant de foudre
le ciel est bon
qui pleure
pour moi
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désenvoûtement du monde - mars 2010
28 juillet 2010
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désenvoûtement du monde - mars 2010
27 juillet 2010
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serpents.
mille et cent serpents
dans mon coffre
s’accumulent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
mille et mille et cent
serpents se déroulent
sifflent et se dressent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
bruits de caresses glacées
de papiers froissés bruits de
faux aiguisée
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
leurs langues fourchues
veulent mordre ma nuque
qui souple s’offre
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
leurs petits souffles veules
leurs sifflements mauvais
rayent l’air et me raillent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
alors je sors de
mon véhicule l’asperge
d’essence et le brûle
silence des flammes
flambant les serpents
calme derrière moi
face à moi la joie
la joie le grand feu
en les éclatant apaise
les mille minces
yeux de braise.
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désenvoûtement du monde - mars 2010
26 juillet 2010
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Un rêve.
Le sang me vient aux lèvres.
Je passe un doigt sur mes gencives. Elles saignent.
J’appuie sur mes incisives. Elles branlent.
Ne plus y toucher. Attendre que cela cicatrise.
Mais je sens quelque chose sous ma langue, et un afflux de sang dans ma bouche.
C’est une dent qui est tombée. Puis une autre. Et toutes les dents du haut se détachent et choient.
Je me regarde dans un miroir. Je suis affolé et je pleure, d’avoir perdu toutes ces dents, qui m’ont coûté tant de travaux, tant de douleurs, tant d’argent.
C’est comme si quatre ans de ma vie m’étaient dérobés, d’un coup. Par personne. Un malheur subit, profond, un vol affreux. La fatalité dans ma chair, un destin brutal et noir dedans ma bouche.
Car noir est mon sang.
Longtemps, le lendemain, je pense à ce rêve. Et passe ma langue sur mes dents, discrètement, sans que personne ne remarque, pour vérifier qu’elles sont là, bien là, solides, réelles. Que rien ni
personne ne me les a prises.
Qu’elles sont, réellement solides et réelles, et pour toujours, mes dents.
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