19 septembre 2010
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un Anglais
un parjure
un pétainiste
un pédéraste
une soumise
un coquet
une gourde
Judas
une putain
des intrigants
un niais
les riches
un marquis
un roquet
un joli morceau de nuit
d'autres chiens
Note:
tout ce tas sous la férule
abominable d'un minable
- qu'ils s'exilent à Gand, ville belge
ou que le Dieu Sabaoth les mène brûler en son Enfer
mais qu'on nous débarasse de cette mauvaise histoire
Published by Aurélien Delsaux
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inventaires
7 août 2010
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le quatrième mouvement.
la nuit est sans étoile tu rentres du bois
pour que le feu ne meure et pour que tes enfants
et ta femme qui porte la vie n’aient pas froid
voilà un acte bon le reste est pour le vent
six bûches dans les bras tu te souviens à qui
enfant tu voulais ressembler: à Jivago?
– pour nourrir l’âtre combien d'arbres morts acquis?
tu seras Platonov – ton cœur croit ce ragot
il est vrai: ta veste bleue est râpée défaite
tu es un piètre professeur un comédien
du dimanche et salle des profs salle des fêtes
même mépris même fatigue tu sais bien
le temps n’est plus aux poètes – l’a-t-il été
jamais? partout le siècle est en fête tu pleures
dans la glace rêvant aux brûlures d’été
de joie rouge pleurant dans la foule pâleur
car tu gardes dans toi un secret bien gardé
on te lira dans dix siècles on te lira
parce que tu salues les faces non fardées
visages vrais du présent nu – on t’oubliera
non tes vers non tes pages non tes livres non
pas plus que le feu le vent pas plus que l’hiver
ni cette brise vivante et chaude et sans nom
d’où venue? sous le gel chanson de la rivière
tu reconnais le quatrième mouvement
de la Cinquième de Chosta – tu ne sais pas
pourquoi la symphonie et la levée du vent
vont caressant l'écorce – ralentis le pas:
pluie de lumière pluie de gloire sur les arbres
tu salues l’acacia qui veille sur ta porte
(hier: tu revois la lumière qui son tronc marbre
danse en ses branches nues salut aux âmes mortes)
bénédiction de la musique, vie sans fin
– tu laisseras dehors la nuit et la froidure
on t’attend la brassée pèse le feu a faim
ô flot de la lumière en moi – d'où venue? – dure!
que je n’oublie ton chant qui chante ma présence
d’une faille jailli jailli de ce point fixe
noyau de l'univers inconnu de la science
soleil de tout : vie amour beauté joie musique
tu croyais que des dieux fiers et mauvais t’avaient
condamné or tu gouvernes tu sais la loi
qui régit mort des rois et marche des forêts
ton rêve est sauf ta vie est vraie – le feu prendra
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désenvoûtement du monde - mars 2010
5 août 2010
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petite fugue.
noir est le Rhône qui partage
le ciel en deux : sur les collines
d’Ardèche l'orage – ici-bas
le ciel bleu
la voiture passe le pont
puis monte les virages sur
le fleuve sombre vers des trombes
de nuages
voici deux jours que nous roulons
vitres closes l'air pèse lourd
ouvrons-les veux-tu avant que
la pluie tombe
la voiture entre dans l'éclair
c’est la nuit – nous laissons dans nos
rétroviseurs journées et vies
ordinaires
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désenvoûtement du monde - mars 2010
4 août 2010
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désenvoûtement du monde - mars 2010
3 août 2010
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en bas.
en bas est la ville
vers quoi coule toute boue
où les hommes, puisqu’il faut
vont aussi : vendre leur temps
leur chair et leur esprit
tout le vrai de leur vie
à des ogres qui les mangent
– parce qu’ils y croient
donc loin, haut, tu causes
avec une amie devant un café chaud
des chiens vous entourent se reposent
dehors il pleut. vous parlez de livres
avec mélancolie et fièvre
comme dans une vie rangée
du passage foudre
d’éphèbes passés
un instant tu regardes par la fenêtre
la pluie tombe et ne s’en soucie goutte
tu songes à une autre vie
doutant des nuages
en bas la ville est laide grise triste
mais il y a des nuances dans
la laideur plusieurs tons
de gris diverses âmes tristes
ne fais rien
contemple
gagne ton paradis
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désenvoûtement du monde - mars 2010