27 octobre 2010
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je sais de lui peu de choses
qu'il fut médecin en Corse
qu'il savait le nom des roses
l'allemand l'hébreu le morse
qu'il partit en Algérie
qu'il aima deux ou trois femmes
qu'il fuyait nos féeries
pleurait seul souffrait de l'âme
qu'il embrassa tout au bord
d'un lac un arbre très grand
c'est sous un train qu'il est mort
je ne l'ai pas vu souvent
Published by Aurélien Delsaux
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dans
textes sans recueil
26 octobre 2010
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"La France regorgeait de mécontents prêts au signal, mais l'égoïsme des uns, la lâcheté des autres,
la fureur du despotisme dans les derniers jours, la foule des pauvres qui mangeaient la cour, le crédit et la crainte des créanciers, le vieil amour des rois, le luxe et la frivolité des petits,
et l'échafaud; toutes ces causes réunies arrêtaient l'insurrection.
La misère et les rigueurs de l'année 1788 émurent la sensibilité. Les calamités et les bienfaits
unirent les coeurs; on osa se dire qu'on était malheureux, on se plaignit.
La sève des vieilles lois se perdait tous les jours. Le malheur de Kornman indigna Paris. Le peuple
se passionnait par fantaisie et par conformité pour tout ce qui ressentait l'infortune. On détesta les grands qu'on enviait. Les grands s'indignèrent contre les cris du peuple. Le despotisme
devient d'autant plus violent qu'il est moins respecté ou qu'il s'affaiblit. M. de Lamoignon qui redoutait les parlements les supprima, les fit regretter: ils se rétablirent. M. Necker vint
après, qui multiplia les administrations pour accréditer les impôts, qui se fit adorer, appela les Etats, rendit le peuple altier, les grands jaloux, et mit tout en feu: on bloqua Paris; c'est
alors que l'épouvante, le désespoir et l'enthousiasme saisirent les âmes; le malheur commun ligua la force commune; on osa jusqu'à la fin, parce qu'on avait osé d'abord; l'effort ne fut point
grand, il fut heureux; le premier éclat de la révolte renversa le despotisme. Tant il est vrai que les tyrans périssent par la faiblesse des lois qu'ils ont énervées."
Saint-Just, l'Esprit de la Révolution, Première Partie, Chapitre Premier: Des pressentiments de la
Révolution, 1791.
24 octobre 2010
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Zilu interrogea Confucius sur l'art de gouverner. Le Maître dit: "Donnez-leur l'exemple, encouragez-les." Zilu lui demanda de
développer. Il dit: "Sans relâche."
Entretiens de Confucius, XIII, 1.
23 octobre 2010
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"Le Maître dit: "Celui qui fonde son gouvernement sur la vertu peut se comparer à l'étoile Polaire qui demeure immobile,
cependant que les autres étoiles tournent autour d'elle."
Entretiens de Confucius, II, 1.
22 octobre 2010
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" Ce qui frappe chez ceux qu'on peut appeler les Néoromantiques, et parmi eux surtout: chez Aurélien
Delsaux, c'est, comme chez Hugo, une grande diversité de formes et de tons, un intérêt pour tous les genres et pour leur mélange (notamment chez Delsaux, la quasi fusion parfois entre écriture,
arts plastiques et arts vivants); c'est, par exemple en poésie, la largeur du spectre qui va du lyrisme corseté dans des vers fixes, au poéme épique en prose, en passant par la charge
politique en versets ou vers libres.
On passe ainsi, d'un seul souffle, de la contemplation au combat, et partout les puissantes voix de la
Nature, et partout les forces divines, tragiques - et toujours la voix faible de celui qui tient bon."
Arnaud Lesélieux, Le Néoromantisme: Delsaux, Houellebecq, Carrère, Boyer, p. 277, éditions du Vaste Monde, février
2010.