I.
enfant il confiait à l'arbre
ce qu'il entrevoyait de son destin
et l'arbre se taisait comme le vent l'étoile
confirmant seulement ses dires
quand enfin tout fut accompli
inversement de ce qu'il avait cru
il trouva le visage et l'amour d'une femme
pour raconter le dit de l'arbre
car de l'arbre elle avait la vie
le silence et les yeux le feu promis
elle acquiesçait comme lui promettait autant
confiant au vent des fruits secrets
II.
il aimait l'odeur de son ombre
de sa sève chuchotant ses mensonges
qui devenaient feuilles fleurs forêts foudre feu
des oiseaux brûlaient dans son coeur
il disait ce sont des étoiles
mais on entendait leurs chants enflammés
et leurs gouttes de sang qui pleuvaient sur nos têtes
et nos enfants mangeaient leurs cendres
à la fin on prit une hache
pour fendre en deux la femme du poète
- ses racines tenaient la terre de nos coeurs
il plut - ce fut un jour atroce