10 juin 2011
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Voilà bien des choses encore qu'il faudrait dire. Mais on est fatigués, hein? Le réel, ça fatigue. Ça tue, quoi. Tous les jours, ça tue. Par là qu'on vit. Dans
cette zone. Où la mort. Où les choses. Qu'il faudrait dire, avant qu'on passe de leur côté, et qu'elles nous disent, elles, sans se priver, dans leur non langue, qui ne sait même pas dire: je
tue.
Published by Aurélien Delsaux
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ça qui parle : adverbations
9 juin 2011
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Mais aussi, si ce que vous me dites ne vient pas, n'est pas de vous - mais répétition d'un autre, mauvais mime, langue étrangère
déguisée par, avec, dans votre langue, comment voulez-vous que je trouve le nom qui vous nomme, l'appel qui vous appelle, le cri qui vous tue, le rêve qui vous fasse, et tout l'amour, et la
haine, tout ça de l'homme, pour vous vraiment, par moi vraiment, si tout ce que vous me dites, n'étant pas de vous, façonne pour mon visage un être qui n'est pas, un rien qui n'est pas mais que
vous dites: vous.
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ça qui parle : adverbations
8 juin 2011
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ils (bonnes gens bourgeois) disent
ça ne se dit pas ça ne
se fait pas - dans la peur de
réveiller le dragon qui
dort en eux allongé sur
le très merveilleux trésor
plutôt: ils lui couperont
les couilles pour qu'il ne crache
plus aucune flamme qu'il
dorme oui - et qu'ils dorment tous
tant que durera la vie
Published by Aurélien Delsaux
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textes sans recueil
8 juin 2011
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avant tous les petits oiseaux avaient des bras
qu'on arracha qu'ils s'arrachèrent (je ne sais)
alors leur poussèrent des ailes
celui-là qui écrit (moi) voit
ainsi tous les petits oiseaux du ciel
(ainsi lui-même se voit-il):
la grâce du vol leur vint de
cette blessure double
et ce vol depuis s'organise
(et je pense d'abord aux hirondelles)
rigoureusement selon leur
constitution sanguine
leur code génétique
et la pression de l'astmosphère
(c'est visible quand vient l'orage
- l'orage désiré par un dieu tout-puissant)
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textes sans recueil
8 juin 2011
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Quand je pense, quand j'ai le temps de penser à (de peser en moi) ce qui les attend, ce qui ne les attendra pas - je m'allège de
la réalité, et c'est une mauvaise ivresse pire que par je ne sais quel irééel vinaigre vodkaïsé.
Ne nous arrêtons pas sur ce qui n'est pas, pour parler de nos paroles.
Published by Aurélien Delsaux
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ça qui parle : adverbations