larmes dans la chambre bleue
dehors soleil vent ciel bleu
terrible vent qui rend fou
terrible feu qui dévore
une angoisse serre mon cou
j'ai le poids d'un astre mort
le cahier blanc
Aurélien Delsaux
larmes dans la chambre bleue
dehors soleil vent ciel bleu
terrible vent qui rend fou
terrible feu qui dévore
une angoisse serre mon cou
j'ai le poids d'un astre mort
comme l'enfant
aux beaux yeux sombres
accablé par
ses dons en nombre
soleil de juin
le laurier ploie
dessous le poids
de son parfum
le bonheur est devant (ils disent)
mais la joie est dedans - au fond
suffit de descendre comme en
la mine où l'oiseau le soleil
chantent
métamorphose de la balle noir cadeau
que le hasard chasseur fait: elle devient geai
blessé - quand l'oeil nourri de sang, l'homme dit: j'ai
une douleur d'ailes qui poussent dans mon dos
à R. P.
moine sculpteur amant blocs de granit de marbre
femmes que tu aimas étoiles contemplées
à Gillonnay dans ta cellule de Chartreuse
plus tes lignes s'épurent plus les pierres cèdent
toute la course du temps tient dans une courbe
tu cherches la dernière ligne la ligne une
qui signera ton âme dans la dernière heure
ton nom gravé - un oui dans la pierre invisible