13 décembre 2015
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-Comment vous appelez un type qui a été normalien, payé par la République pour faire ses études, et qui, pour mieux gagner des voix, copiant-collant les tracts du FN, passe une bonne partie de son temps à conchier sur ce qu'il appelle "les assistés"? Un type qui ne met en avant sa foi catholique que pour gagner quelques voix tout en agitant peur et divisions? Un type qui veut mettre des caméras dans tous les lycées pour faire baisser l'insécurité tout en ayant défendu la baisse du nombre de surveillants et de profs dans les établissements?
Moi j'appelle ça une pute.
-Vous exagérez -
-Non, non: une pute. Une qui veut gagner. Une qui n'a peur de rien. Une qui a déjà vendu cent fois son âme au diable avant la quarantaine. Une pute, vous dis-je.
Published by Aurélien Delsaux
30 août 2015
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"Si les fautes de l'Eglise ont été nombreuses et graves dans sa longue histoire de pouvoir, la plus grave de toutes serait d'accepter passivement d'être liquidée par un pouvoir qui se moque de l'Evangile. Dans une perspective radicale, peut-être utopiste ou, c'est le moment de le dire, millénariste, ce que l'Eglise devrait faire pour éviter une fin sans gloire est donc bien clair: elle devrait passer à l'opposition et, pour passer à l'opposition, se nier elle-même. Elle devrait passer à l'opposition contre un pouvoir qui l'a si cyniquement abandonnée en envisageant sans gêne de la réduire à du pur folklore. Elle devrait se nier elle-même, pour reconquérir les fidèles (ou ceux qui ont un "nouveau" besoin de foi) qui l'ont abandonnée à cause justement de ce qu'elle est.
En reprenant une lutte qui d'ailleurs est dans sa tradition (la lutte de la papauté contre l'empire), mais pas pour la conquête du pouvoir, l'Eglise pourrait être le guide, grandiose mais non autoritaire, de tous ceux qui refusent (c'est un marxiste qui parle, et justement en qualité de marxiste) le nouveau pouvoir de la consommation, qui est complètement irreligieux, totalitaire, violent, faussement tolérant et même, plus répressif que jamais, corrupteur, dégradant (jamais plus qu'aujourd'hui n'a eu de sens l'affirmation de Marx selon laquelle le Capital transforme la dignité humaine en marchandise d'échange). C'est donc ce refus que l'Eglise pourrait symboliser, en retournant à ses origines, c'est-à-dire à l'opposition et à la révolte. Faire cela ou accepter un pouvoir qui ne veut plus d'elle, ou alors se suicider."
Pier Paolo PASOLINI, "Les dilemmes d'un pape aujourd'hui", Corriere della Serra, 22 septembre 1974.
Published by Aurélien Delsaux
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choses lues
1 juin 2015
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10:10
on ne voit que d’abord leurs feuilles trinitaires
verte anamnèse
vertes prières
têtes de linottes sur les talus marcottent
les fraises
quand ensuite les bois dans le printemps se parent
de ces fleurs niaises
oh qu’on se marre
de décorer Julie de ces bijoux gratuits
les fraises
quand enfin tout est mûr qu’on les ramasse ensemble
le coeur à l’aise
oh comme on tremble
de ce goût de baiser qui vient nous rassasier
les fraises
puis c’est soudain l’automne et c’est fini l’amour
pris de malaise
le souffle court
assis sur un talus là nous ne parlons plus
qu’aux fraises
et d’autres rient et d’autres parlent d’autres pleurent
et d’autres baisent
et ce chant meurt
que nous murmurerons quand nos os sucreront
les fraises
Published by Aurélien Delsaux
1 mai 2015
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10:13
tôt ce matin la pluie m’adoube:
tout l’aujourd’hui tu deviendras
le chevalier qui ne fait rien
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Published by Aurélien Delsaux
28 mars 2015
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19:11
quand vient le soir
sous les tilleuls
dont les parfums font des coeurs ce qu'ils veulent
quand l'hirondelle
au ciel de juin
mord au merisier le dernier fruit - mon coeur est plein
et la nuit vient
et la nuit vient
Published by Aurélien Delsaux