le cahier blanc
Aurélien Delsaux
Cannes-Toulon 2
nous bavardions
nous nous regardions parlant
mais
chaque fois que la mer apparaissait
nous tournions tous les trois ensemble la tête
et nous nous taisions
jusqu’à ce que quelque chose à nouveau
cache la mer et brise
l’émerveillement
je regardais par la vitre du train
quelque chose des mots venaient dans ma tête
un flot
la mer
arrêt en gare
des wagons abandonnés
le poème s’en est allé
vous n'êtes pas obligé de fixer l'objectif
vous pouvez regarder ailleurs
loin loin
le fleuve si vous voulez
ou le ciel