serpents.
mille et cent serpents
dans mon coffre
s’accumulent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
mille et mille et cent
serpents se déroulent
sifflent et se dressent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
bruits de caresses glacées
de papiers froissés bruits de
faux aiguisée
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
leurs langues fourchues
veulent mordre ma nuque
qui souple s’offre
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
leurs petits souffles veules
leurs sifflements mauvais
rayent l’air et me raillent
(vaille que vaille je roule
sans retourner la tête)
alors je sors de
mon véhicule l’asperge
d’essence et le brûle
silence des flammes
flambant les serpents
calme derrière moi
face à moi la joie
la joie le grand feu
en les éclatant apaise
les mille minces
yeux de braise.