promenade à l'hiver dans le hameau d'enfance
dorment sous neige les primes années
premiers pas dans l'amour le rêve et l'espoir fou
les beaux jeux dans la gadoue et le sable
on marche auprès d'ocres maisons qui se sont tues
volets clos les yeux des morts nous regardent
maisons de terre humides lézardées
qu'écroulera le temps poids des nuits et des neiges
la route se fait neige où nulle trace gît
un peuplier plume dans l'encrier
bleu du soir sur les prés blancs tait son ombre bleue
il est tard il faut rentrer on hésite
malgré le froid on s'arrête car on veut croire
à des traces parfaites qu'on ferait
innocemment sans halte chute ni faux-pas
mais la nuit déjà s'imprime à la neige