ou c'est comme la nuit qui de la terre
monte comme un parfum ou un poison
engourdit les êtres dans le grand rêve
engloutit toute chose dans ses poings
prends possession de tout se tait attend
fait fermenter les passions de la veille
et voir les larges pays impossibles
boire le petit lait de notre mort
ainsi la parole s'infuse en moi
jusqu'à devenir poème jusqu'à
ce que le jour retombe comme un coup
de hâche au cou chef tranché me laissant
l'enfant de la nuit dormant dans mes bras