calme de la grande maison après le café. on n’entend
plus rien que le vent séchant le linge blanc
les enfants sont loin dans la vigne (et leur rire comme un ruisselet).
tout est tranquille. on s’assoupit dans cette paix
– sachant bien que tout va reprendre vie, dans le déclin même du soleil
qu’il y aura le dîner à préparer, le bain à donner, et l’histoire à lire, et la prière à faire.
lors, dans la mer montante du sommeil, les enfants entendront les rires, plus forts, des grands autour du tilleul, de l’eau de vie
et, hannetons sous l’arbre, murmures, éclats de voix, d’autres jeux.
puis tous, les grands rejoignant les petits, s’en remettront à la veille sur eux de la nuit bien venue
belle enseignante de l’Ultime, vers quoi sillonne
notre foi, labeur de la lumière
en nous qui professons qu’au soir
déjà pris dans sa paix, nous saurons l’appeler : l’Eblouissante
– nous, petits enfants.