danse d’ombres pensais-je
que ça doit faire sur la neige
le vol brouillon à la cime des branches
du grand chêne noir où les corbeaux font leur nid
je ne suis pas d’ici
je passe et j’admire la plaine
et tout là-bas la dentelle des monts
je dis le temps qu’il fait compte ceux qui s’en vont
neige encor – printemps blanc
est-elle assez venue, la neige ?
les voitures s’échouant hors des routes
la glace sur le lac qui piège le plongeur
le printemps est promis
un grand ciel bleu nous y fait croire
et les oiseaux qui naissent dans les arbres
et l’ombre des corbeaux sur les terres sans blé
je n’y crois qu’à demi
à demi j’en doute l’espoir
n’est pas de ma saison je rêve au marbre
du vieux tronc : les soleils m’y feront ressembler