C'est une carte postale affichée dans les toilettes, elle annonce un spectacle que je n'ai pas vu, un spectacle passé: Stabat mater furiosa, de Jean-Pierre Siméon, par la compagnie Choses dites. La carte postale est là, au milieu d'autres affiches qui annoncent d'autres spectacles passés. Et d'autres cartes : de la Chine, des constellations.
L'enfant regarde la carte, pendant qu'on remonte son pantalon.
Sur la carte: un chemin, un enfant habillé de blanc sur ce chemin. Seul, il court loin de qui le photographie, vers ce qu'on imagine être une forêt, vaste et sombre, et qui n'est que nuit.
A sa contemplation, l'enfant (on ferme le bouton, on remonte sa braguette) pose une série de questions: Pourquoi l'enfant est seul, où il va.
Puis il esquisse des réponses: Il va chercher sa maman, dans la forêt. Mais il ne la trouvera pas.
On invite l'enfant à sortir: il pourra bien la regarder encore, cette carte, la prochaine fois. Et on s'apprête à éteindre la lumière.
Attends. Les pompiers vont venir, dit-il. Dans la forêt. Ils vont l'aider à retrouver sa maman. Peut-être.
commenter cet article …