qu'il aille ainsi pour toujours aller où il veut
celui qui marche droit de jour et qu'on attend
- mais toi ralentis écoute regarde et rêve
creuse le ciel: marche sur la pointe des pieds
quand il marche celui qui marche
qu'il ne sache pas sous ses pas
les mètres de terre avant l'eau
le nombre de graines le nom des os
ni le joyeux débit des sources
ni les mythes des temples morts
ni les faces pourries qu'il foule
ni les forêts bleues qui dorment encore
qu'il ignore durant sa course
les voix qui réclament pitié
le bois moisi des grandes arches
qui dorment loin des îles loin des ports
et les foules décomposées
des guerriers des grands batailles
et les femmes impatientées
dont l'oeil s'est tu aux anciennes murailles
qu'il ne sache rien des tombeaux
des mines ni de la mémoire
ni du feu du sang sec des nuits
que bat son pas comme une sèche pluie
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