voilà combien de semaines
que l’orage nous tournait
autour éclatant par salves
le soir on vit une pluie
d’éclairs battre la rue vide et noire
quand rarement le soleil
se montrait toujours l’orage
était là qui menaçait
dans ce printemps suspendu
la promenade était impossible
les nuages s’en allèrent
nous rendant les meilleurs jours
où l’on cueille les fruits rouges
ces jours lumineux et longs
où l’année entière est justifiée
oui sauf que l’orage est là
toujours fauve noir en cage
il nous a élus il tourne
en rond dans nos cœurs qui sont
pleins de grondements et de lueurs