on ne voit que d’abord leurs feuilles trinitaires
verte anamnèse
vertes prières
têtes de linottes sur les talus marcottent
les fraises
quand ensuite les bois dans le printemps se parent
de ces fleurs niaises
oh qu’on se marre
de décorer Julie de ces bijoux gratuits
les fraises
quand enfin tout est mûr qu’on les ramasse ensemble
le coeur à l’aise
oh comme on tremble
de ce goût de baiser qui vient nous rassasier
les fraises
puis c’est soudain l’automne et c’est fini l’amour
pris de malaise
le souffle court
assis sur un talus là nous ne parlons plus
qu’aux fraises
et d’autres rient et d’autres parlent d’autres pleurent
et d’autres baisent
et ce chant meurt
que nous murmurerons quand nos os sucreront
les fraises
mounette 02/06/2015 09:31